Et pourtant... je l'aime

La séparation, l'injustice, réelle ou ressentie, la haine avouée, les disputes, les reproches... tout cela devrait m'éloigner d'elle, mettre à bas mon amour. Raisonnablement, objectivement, qu'espérer ? Et au delà même de l'espoir, pourquoi mon amour ne s'érode t'il pas, simplement, attaqué par les vents, les orages, la glace ?

Mais l'amour n'est pas raisonnable. Inutile de paraphraser plus Pascal.

Je ne commande pas à mon cœur ! Je ne commande pas mes sentiments !

Aller de l'avant... mais merde, croit-elle qu'il me suffise de décréter "je ne t'aime plus". Mais non ma très chère, ça ne marche pas comme ça. Ca ne peut pas marcher comme cela.

Alors oui, je l'aime. Pas comme il faut, pas assez, pas comme elle l'imaginait ! Bien ! Coupable !

Et alors ? on tire un trait, pas de pardon possible, pas de rédemption possible, pas de procès ?

Et sa réponse, qui claque comme un coup de fouet : "mais je ne t'aime pas"... même pas je ne t'aime plus ! Non, "je ne t'aime PAS" , pour mettre un point final. Mais il y a un problème de cohérence, un truc qui colle pas ! Il faudra bien en parler.

Et puis ça ne change rien ! Je ne peux pas l'obliger à m'aimer, évidemment ! Mais elle ne peut pas m'obliger à ne pas l'aimer ! pas plus ! Alors mettre ma sincérité en doute ! Mais de quelle droit !

Je souffre de son absence ! Je souffre de ne pouvoir la tenir dans mes bras ! je souffre des failles qu'elle ne veut pas montrer, je souffre de son attitude, trop dure, trop catégorique pour être pleinement sincère. Je souffre d'imaginer un avenir sans elle. Ma souffrance est à la hauteur de mon amour. Qu'elle dissimule autre chose, c'est possible ! Des autres craintes, des autres peurs ? Probable.

Mais ce qui me ronge, c'est de ne pouvoir imaginer vivre sans elle. Ce n'est pas la solitude qui m'angoisse, je pourrais rencontrer quelqu'un d'autre. Mais je n'en ai pas envie, ça me répugne même ! C'est avec elle que je veux partager ma vie. Alors oui, je l'aime !